28/05/2013

Dans la rue... pour dire : "Ca suffit!"

Par Daniel Richard*

Des militants de la FGTB de Verviers et Communauté germanophone ont pris l’initiative d’interpeller ce jeudi 30 mai, les responsables des trois formations francophones de la majorité fédérale.
Ils sont choqués par l’offensive violente menée par ce gouvernement Di Rupo pour déstructurer et détruire le modèle social construit par la concertation au lendemain de la crise des années 30 et de la seconde guerre mondiale :
Dans la sécurité sociale :
La réforme du chômage a créé un régime de « fin de droit » pour les jeunes chômeurs et elle a ramené les montants forfaitaires (troisième période de chômage) au niveau d’allocations versées par les CPAS (c’est la conséquence de la dégressivité).
L a réforme des fins de carrière maintient au travail des travailleurs âgés alors que le chômage des jeunes est massif.
Le gouvernement semble se préparer à une nouvelle réforme des pensions : elle inquiète les travailleurs dont les représentants ne sont pas associés à la réflexion…
Dans les services publics :
Les moyens de fonctionnement sont à l’étiage depuis de nombreuses années et la norme devient, petit à petit, le non-remplacement des agents de la fonction publique, à tous les étages, quand ils partent… Quand ce n’est pas directement de ventes d’actifs ou de privatisation dont il est question.
En matière de fiscalité :
La réduction du nombre de tranches d’imposition avait déjà considérablement réduit le caractère progressif de la fiscalité belge. Aujourd’hui, le traitement de faveur réservé aux fortunes étrangères organise comme par compensation un enfer fiscal pour les travailleurs. Plus d’équilibre et de justice fiscale entre les revenus du travail et ceux du capital s’imposent. Surtout que l’amnistie organisée par la DLU choque au moment où l’austérité est le nom du pain sec réservé au monde du travail !
En ce qui concerne le pouvoir d’achat des travailleurs :
Les manipulations de l’index opérée en dehors des moments prévus pour la renégociation du contenu du « panier de la ménagère » n’est pas acceptable. Le blocage des salaires pour deux années et l’acharnement gouvernemental à empêcher toute négociation dans les secteurs et dans les entreprises en bonne santé aura pour conséquence immédiate de faire exploser les dividendes, notamment. Et pas les investissements alors que la récession s’installe !
Le sacrifice de la concertation sociale :
La capacité pour les travailleurs et leurs représentants de négocier leur rémunération sortait les salaires du marché de « l’offre et la demande ». L’empêcher, au moment où le chômage de masse gonfle, c’est objectivement organiser l’appauvrissement des travailleurs.

Dans le même temps, les employeurs obtiennent de nouveaux reculs sur la flexibilité… Les discussions sur l'harmonisation des statuts font craindre, par ailleurs, des reculs pour les employés sans grandes avancées pour les ouvriers.
Le minage des fondements mêmes du modèle social belge se complète par la menace d’actions illégales parfois à l’encontre du droit de grève pourtant reconnu internationalement. Ces agressions sont répétées dans le secteur public (à travers la volonté d’instaurer un service minimum) mais de plus en plus fréquente aussi dans le secteur privé (comme en témoigne le récent conflit chez Swissport).
La ruine du fragile équilibre social rompt évidemment toute perspective possible de paix sociale.
« Il ne faut pas gaspiller une bonne crise », conseillait Friedman, le penseur « nobélisé » des dérégulateurs sauce « Thatcher » ou « Reagan » dont les politiques ont créé les conditions de la crise des « subprime ». Il y a bien un objectif politique derrière l’obsession austéritaire qu’encourage les « règles européennes » consenties et même décidées par nos gouvernements. La ratification sans débat du TSCG en est un exemple de trop.
L’austérité est le moyen décidé pour saper notre modèle social.
En effet, cette recette ne marche pas comme le démontre sa mise en œuvre répétée de plan en plan en Grèce comme en Espagne. Les remèdes ont aggravé le mal qu’ils devaient soigner : creusement des déficits budgétaires et alourdissement des dettes souveraines…
Aucun État ne vit au dessus de ses moyens. Nombre d’entre eux ont dû intervenir massivement pour sauver le système financier et des banques inconséquentes dans leurs placements et dans la gestion de leurs risques. Pratiquement aucun n’a mis de l’ordre dans le secteur mais presque tous font payer cette crise à ceux qui n’en sont pas les responsables.
Voici en synthèse ce que veulent exprimer les militants verviétois de la FGTB aux responsables du MR, du CdH et du PS, ce jeudi (30 mai).

voir leur page Facebook

Daniel Richard
Secrétaire Régional de la FGTB de Verviers et Communauté germanophone

03/05/2013

"Nous devons sortir de cette austérité"


par Jean-François Tamellini,
Secrétaire fédéral FGTB

  • Nous poursuivons la publication de prise de positions syndicales dans le cadre du 1er mai en reproduisant le discours de Jean-François Tamellini, le nouveau Secrétaire Fédéral de la FGTB. Discours qu'il a prononcé au meeting de 1er mai de la FGTB Mons-Borinage à la salle Calva de Flénu.

Je vous remercie pour l’invitation mes Camarades. Cela me fait particulièrement plaisir d’être parmi vous en ce 1er mai, ici dans le Borinage, entre borains, à quelques pas de Quaregnon, où le terme Camarade prend tout son sens.
Notre Secrétaire Régionale retracera dans son discours l’origine du 1er mai.
Cette journée qui appartient aux travailleurs, où nous nous souvenons des avancées sociales que nos prédécesseurs ont obtenues grâce à leurs combats
Du suffrage universel à la journée des huit heures, des congés payés aux allocations familiales, du congé de maternité au revenu minimum garanti, de la sécurité sociale au droit de grève, autant de victoires conquises par les travailleurs dans des combats mémorables qui ont marqué l’histoire sociale de ce pays.

02/05/2013

Débats/Syndicats : faire blog...

L’après-midi du 27 avril 2013 à la Géode de Charleroi a été un moment important pour la gauche. Ceux qui n’ont pas pu se rendre à Charleroi ont raté quelque chose ! Par la qualité des interventions, la correction des discussions, cet « acte refondateur » fera date.
C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de publier un maximum de documents (écrits et vidéos) sur ce blog La lettre aux syndicalistes que vous avons spécialement dédicacé aux (nécessaires) débats sur l’avenir du syndicalisme. Il y a également un blog néerlandophone et depuis leur lancement au début 2012, il y a eu près de 17.000 consultations. Une centaine de contributions ont été publiées sur les deux blogs et donné lieu à des dizaines de commentaires. C’est donc un outil d’information et de discussion au service de tous ceux qui veulent défendre et dynamiser leurs organisations syndicales face aux attaques de la droite et du patronat.
Nous pensons que nous avons ainsi contribué, modestement, au succès de la journée du 27 avril à Charleroi.
N’hésitez pas vous aussi à contribuer, commenter, diffuser !


Dans notre dernière livraison vous trouverez notamment les textes de quelques moments clés de la journée du 27 avril : 
  1. Le discours d’introduction de Daniel Piron (FGTB)  (lire ici)  [afin de ne pas alourdir ce texte nous avons mis en liens les textes cités par Daniel Piron – les messages de Ken Loach, de Pierre Laurent et d’Olivier Besancenot ; le texte élaboré par le Comité de Soutien à l’Appel du 1er mai 2012- .]
  2. Le texte de l’intervention de Christiane Maigre au nom des travailleurs sans emploi. (lire ici)
  3.  Le discours d’introduction d’Isabelle Wanschoor (CNE). (lire ici)

Toutes les contributions qui concernent cette journée sont regroupée sous le Tag #27avr, il suffit de cliquer sur l'icône pour tout voir....

Nous avons besoin d’un nouveau départ

 
Par Daniel Piron, 
Secrétaire Régional de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut



Chers Camarades, Chers Amis,
Au nom de la FGTB CHARLEROI & SUD-HAINAUT, je souhaite à chacun d’entre vous la bienvenue en cet après-midi de réflexion qui a pour thème « Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste » et déclare nos travaux ouverts.
Avant toute chose et avant de céder la parole à ma collègue, oserais-je dire ma Camarade, Isabelle WANSCHOOR, Secrétaire Principale de la Centrale Nationale des Employés Hainaut de la CSC, co-organisatrice de cette journée, j’ai l’immense plaisir de saluer la présence parmi nous de Charlotte BALAVOINE, qui nous vient de France et plus particulièrement du PCF et qui représente ici, en tant qu’observatrice, le Parti de la Gauche Européenne.
Bienvenue à toi Charlotte, rapporte notre salut fraternel au PCF et au Parti de Gauche Européenne.
Comme si la seule présence de Charlotte ne suffisait pas à nous convaincre de l’intérêt que porte le Parti de la Gauche Européenne à notre initiative de ce jour, j’ai à vous transmettre le message de soutien de Pierre LAURENT, Président du Parti de la Gauche Européenne. Le voici.  (lire ici)
Camarades, d’autres en France également suivent attentivement l’évolution de notre démarche. Olivier BESANCENOT et le Nouveau Parti anticapitaliste s’adressent à vous en ces mots. (lire ici)
Last but not least (le dernier mais non le moindre), le dernier message de soutien nous vient de la patrie de Shakespeare. Il s’agit d’un message de Ken LOACH, réalisateur britannique de cinéma et de télévision à qui l’on doit entre autres « Le vent se lève », « Looking for Eric », « Land of freedom », « It’s a free world », « My name is Joe », « Bread and Roses », « Carla’s song », « The navigators » ou encore « Father land ». Tant de films qui ont fait la renommée de ce cinéaste profondément de gauche et qu’il y a peu encore appelait à la privatisation des funérailles de Margaret Tatcher. Voici ce qu’il a à vous dire. (lire ici)
Chers Camarades, Chers Amis, je ne vais pas vous refaire mon discours du 1er mai 2012. Vous en connaissez la teneur parfaitement. Quant à mon discours du 1er mai 2013, il vous faudra être devant notre Régionale FGTB mercredi prochain à 9h30 pour l’entendre.
Chers Camarades, Chers Amis, le 1er mai prochain, il y aura 1 an que la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut lançait un appel à la formation d’une alternative politique à gauche du Parti Socialiste et d’Ecolo. Au début de cette année 2013, une fois passé le cap des élections communales d’octobre 2012, à l’initiative toujours de la FGTB, un comité de soutien à cet appel s’est constitué à Charleroi, autour des membres du Comité Permanent (représentants de toutes les centrales) qui y participent activement.
Le comité regroupe les représentants du PTB+, du PH, du Mouvement de gauche, de la LCT, du Front de Gauche de Charleroi, du PSL, du PC et de la LCR.
Dans une ambiance fraternelle et amicale que je me plais à souligner et à l’occasion de plusieurs réunions de travail depuis janvier 2013, ils ont œuvré ensemble à la construction de cette journée et à la réalisation du texte sur lequel s’appuieront tous nos travaux et que je pense utile de vous communiquer.
(Lire ici le texte « Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste »)

Chers Camarades, Chers Amis, la FGTB CHARLEROI & SUD-HAINAUT est particulièrement fière d’avoir ouvert cet espace de dialogue et d’action. Puissions-nous, tous ensemble, c’est notre vœu le plus cher, poursuivre cette démarche en l’élargissant progressivement.
Chers Camarades, Chers Amis,
Pas plus que le discours du 1er mai 2012 de la FGTB CHARLEROI & SUD-HAINAUT n’était, comme Paul MAGNETTE l’a déclaré dans la presse, un épiphénomène ou un coup de gueule récurrent et quinquennal, cette journée n’est une fin en soi. Ce n’est qu’un début !
Au sortir de nos travaux en ateliers, il nous faudra, grâce à votre participation et avec vos apports, définir la stratégie la plus adéquate et les actions communes que nous devons mener dans les prochaines semaines et les prochains mois pour faire émerger du monde du travail et de nos organisations syndicales respectives cette alternative de gauche à la crise capitaliste.
Ce ne sera pas sans difficultés, soyons-en conscients, mais je nous sens tous déterminés à y parvenir. Nous agirons sans précipitation pour éviter les écueils sur lesquels se sont heurtées les tentatives similaires par le passé et mettrons le temps qu’il faudra puisque de commun accord, nous n’agissons pas dans la perspective de quelque échéance électorale que ce soit.
Sachez toutefois que, dès à présent, de nombreux regards sont braqués sur nous. Ceux de celles et ceux qui partagent notre point de vue d’abord, qui n’ont pu être présents physiquement aujourd’hui mais qui nous rejoindront bientôt dans la réflexion et l’action. Et ils sont plus nombreux qu’il n’y paraît, croyez-moi !
La presse nous observe aussi. Elle qui était si encline à n’avoir fait de nos déclarations du 1er mai 2012 qu’un timide écho, s’intéresse chaque jour un peu plus à ce qui se passe à gauche de la gauche. C’est un signe qui ne trompe pas ! Notre visibilité et notre détermination grandissent de jour en jour et je puis vous rapporter qu’au Boulevard de l’Empereur à Bruxelles et à l’Avenue de la Marlagne à Namur, d’aucuns décortiquent notre dynamique et préparent une campagne médiatique visant à nous discréditer.
Plutôt que de s’en prendre à nous, qu’ils fassent d’abord leur examen de conscience ! Nous, nous avons choisi notre camp. Celui des travailleurs. Et nous assumerons nos responsabilités jusqu’au bout !
Comme le soulignait Ken LOACH dans son message de soutien « les vieux partis de centre gauche sont maintenant compromis par leur soutien aux programmes d’austérité. Leur idée d’un capitalisme ouvert au compromis que l’on pourrait faire fonctionner selon les intérêts de tous est clairement frauduleuse. Lorsqu’ils sont confrontés à cette réalité, ces partis, sans surprise, s’alignent sur les partis de droite. Nous avons besoin d’un nouveau départ. Nous avons besoin de nouveaux partis de la gauche qui comprennent et défendent les intérêts des gens ordinaires ».
Chers Camarades, Chers Amis, je nous sens toutes et tous déterminés à faire de cette journée une date historique pour la gauche de la gauche.
Je vous souhaite, après avoir entendu nos témoins, un excellent travail dans les ateliers. Rendez-vous à  17h00 pour la synthèse des travaux y hasta la victoria siempre !

Daniel Piron

« Nous ne pouvons compter que sur nos propres forces, nos propres luttes! »


Intervention TSE  à « la géode » le 27 avril 2013
Par Christiane Maigre
 


Bonjour à toutes et tous,

En 2004, le gouvernement fédéral introduisait, dans la réglementation du chômage, une nouvelle procédure dite d’activation du comportement de recherche d’emploi.
À quoi cela a-t-il servi ?
A convoquer régulièrement les travailleurs sans emploi à l’ONEm pour se justifier.
Cela a été une manière de transférer sur les travailleurs sans emploi la responsabilité de leur situation, alors que le manque d’emplois est une réalité économique. On ne demande pas au chômeur de trouver un emploi mais de chercher pour chercher.
Le chômeur qui ne répond pas aux critères sur sa recherche d’emploi doit signer un contrat unilatéral.
Il faut savoir que le «suivi» effectué par les facilitateurs de l’0nem se réduit en général à faire signer par les chômeurs, évalués négativement, au terme d’entretiens expédiés en quelques minutes, un formulaire pré-imprimé qui contient une série de clauses stéréotypées non négociées, telles que: envoyer dix CV, consulter douze offres d’emploi sur internet, s’inscrire dans quatre agences d’intérim, ou encore, mais si l’on est une femme seulement, aller se présenter aux titres-services.

« Pour faire bouger une montagne on commence par déplacer les petits cailloux »



par Isabelle Wanschoor, Secrétaire principale CNE Hainaut


Rejoindre l’appel de la FGTB Charleroi –Sud Hainaut et s’intégrer dans le processus de réflexion nous est apparu non seulement sur le fond, comme une évidence chez nous à la CNE et particulièrement à Charleroi et dans le Hainaut, mais nous avions également la  volonté  de soutenir le courage des camarades d’avoir osé jeter un fameux pavé dans la marre en déclarant haut et fort  ce que beaucoup pensaient tout bas !
Notre participation au groupe de préparation de ce meeting avec les petites et plus grandes forces politiques à la gauche de la gauche était le reflet de notre intérêt pour la démarche en exprimant clairement l’espoir de voir se mettre en place une réelle alternative  et  de poser un acte collectif fort !

01/05/2013

1er Mai à Charleroi - vidéo

Le discours de Daniel Piron, Secrétaire Régional de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut est en ligne ci-contre.