Une seule solution : l’expropriation sous contrôle ouvrier !
Ce
jeudi matin (24/01), lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire, la direction
d’Arcelor-Mittal a confirmé sa décision de démanteler, de fait,
l’ensemble de son implantation, en région liégeoise. C’est donc le
spectre de la perte de 10.000 emplois, directs et indirects, qui plane
sur la région liégeoise.
Après
avoir déjà fermé la phase à chaud, entraînant la perte que quelque 800
emplois, elle vient d’annoncer la suppression de 7 lignes de la phase à
froid, avec des usines, présentées pourtant comme l’avenir de la
sidérurgie ; ce qui devrait entrainer la suppression de 1.300 emplois
directs, sur les 2.000 actuels. Il resterait moins de 1.000 emplois
directs, dans la sidérurgie liégeoise. Pour combien de temps encore ? On
en était encore à plus de 5.000, en 2005 !
Cette
direction cynique, arrogante et sans scrupules –elle renie
systématiquement ses engagements- a trouvé encore un nouveau prétexte
pour avancer, dans son nouveau plan de fermetures : les syndicats du
secteur avaient eu l’outrecuidance de conditionner leur signature du
volet social, pour « le chaud », à un plan d’investissement industriel
précis, pour la phase à froid.
L’affaire est entendue. Les syndicats liégeois, le SETCa et la FGTB durcissent le ton : « Mittal Go Home » !
Au-delà
du lancement de ce mot d’ordre, qui est le seul à même de donner un
véritable coup d’arrêt au bain de sang social, maintenir l’emploi et
sauver la sidérurgie, la question est comment le concrétiser.
Ce
qui s’est passé, suite à la décision de Mittal de fermer la phase à
chaud, est éclairant : les organisations syndicales se sont engluées,
pendant plus d’un an, dans la « procédure Renault », sans un véritable
plan de mobilisation, une radicalisation de l’action et une démarche
offensive vis-à-vis du pouvoir politique, régional et fédéral.
Aujourd’hui,
devant ce tremblement de terre, les mots d’ordre de grève sur tous les
sites liégeois, de manifestation à Luxembourg, en liaison avec les
organisations syndicales des sièges Arcelor-Mittal, dans d’autres pays,
sont déjà avancés par les organisations syndicales.
Mais
l’arme de grève, avec occupation de sites, n’apparait-elle pas, de toute
évidence, comme indispensable, pour organiser le mouvement de grève,
pour contrôler et empêcher les manœuvres patronales. Mittal aurait-il
pu, s’il y avait eu occupation, vider tous les stocks et les
délocaliser un peu partout ? Plus de 7.000 tonnes viennent d’être
évacuées, et cela, avant l’annonce de nouvelles suppressions de lignes
dans le « froid » !
Dans
les années 1970, à Glaverbel-Charleroi, les verriers en grève ont pu
faire reculer la multinationale BSN-Gervais-Danone, qui avait décidé de
démanteler le secteur verrier régional. A plusieurs reprises, ils ont
fait grève, avec occupation de sièges verriers et la création de comités
de grève
La
multinationale Arcelor –Mittal se porte bien et son PDG, Lakshmi Mittal
est une des plus grosses fortunes mondiales. La multinationale a sucé
tout ce qu’elle pouvait, avalant subventions et aides diverses et
utilisant, jusqu’à la corde, tous les moyens de ne pas payer l’impôt.
Pour les années 2010 à 2012, elle a payé zéro euro d’impôts, sur notre
territoire.
Alors,
comme Mittal continue, de plus belle, sa course au maximum de profit,
sur le dos des travailleurs et en les projetant dans des drames
familiaux et sociaux, il n’y pas 36 solutions : il faut l’exproprier,
sans indemnisation – à la rigueur pour un euro symbolique- et sous
contrôle ouvrier. Que le gouvernement de la Région wallonne prenne ses
responsabilités, avec le gouvernement fédéral.
Mais,
pour cela – cela parait tellement évident-, il s’agit de changer les
rapports de force, tant vis-à-vis de Mittal que du pouvoir politique. Ce
sont les sidérurgistes liégeois qui doivent compter sur leurs propres
forces, avec la solidarité des travailleurs de la région et de la
population.
Nous
sommes tous concernés par l’enjeu de ce combat et son issue. La
solidarité avec les travailleurs d’Arcelor- Mittal se pose en termes
concrets.
La LCR, jeudi 24 janvier