31/01/2012

30/1 La grève en images

30/01/2012


Grève Générale

29/01/2012

Carton rouge à la Ministre de l’emploi

« C’est un animal qu’on prend par le collier, pas un être humain ! »
Les idées de la nouvelle ministre de l'Emploi, Monica De Coninck, dévoilées cette semaine dans "La Libre Belgique", irritent les Travailleurs sans emploi (TSE) de la CSC.
Madame la Ministre,
Après avoir lu vos propos dans la Libre Belgique du mardi 24 janvier 2O12, les Travailleurs Sans Emploi de la CSC tiennent à vous délivrer un carton rouge.
Les travailleurs sans emploi sont des êtres humains et pas des condamnés de droit commun à qui on inflige des peines de substitution.
Vos propos sont pour nous une insulte, un manque de respect et une stigmatisation nuisible.
Nous ne comprenons pas comment il est possible de tenir ce genre de propos populistes.
Le crédit‐temps* que vous remettez en question est une mesure qui permettait aux travailleurs de plus de 5O ans de lever le pied tout en gardant l’autre pied dans l’emploi à mi‐temps ou à 4/5. Le crédit-temps permettait aussi à un demandeur d’emploi qui a les deux pieds hors de l’emploi, de le(s) remplacer.
Nous ne pensions pas devoir vous le rappeler si rapidement, mais puisque vous nous y obligez… :
‐ s’il y a des chômeurs, c’est qu’il n’y a pas d’emploi ;
‐ c’est l’emploi qui est indisponible et pas les chômeurs ;
‐ en Wallonie, il y a en moyenne une offre d’emploi du Forem pour trente personnes ;
‐ à Bruxelles, dans certaines communes, la situation du chômage des jeunes et des moins jeunes est encore plus catastrophique;
‐ le dernier rapport annuel de l’Onem indiquait que le nombre de demandeurs d’emploi indemnisé était de 45O.261 en 2000 et 440.72O en 2O10 ;
‐ en 2000, l’Onem a sanctionné 34.284 demandeurs d’emploi et 108.156 demandeurs d’emploi en
2010.
C’est un fait : en Belgique, on ne chasse pas l’emploi, mais bien les chômeurs sanctionnés de ne pas trouver ce qui n’existe pas. Il faudra bien plus de 9OOO « articles 60 » pour faire face au nombre de sanctions qui explosent, aux milliers de jeunes qui seront exclus des allocations d’insertion après 3 ans et aux dizaines de milliers de familles qui vont basculer dans la pauvreté avec la dégressivité accrue des allocations de chômage. Pour survivre, le travail au noir risque d’être la sortie de secours pour ces dizaines de milliers d’exclus.
Selon vos dires, « il y a suffisamment d’emplois pour tout le monde ». Nous vous demandons dès lors de nous transmettre les 44O.OOO offres d’emplois disponibles actuellement.
Nous en avons bien besoin pour y envoyer les demandeurs d’emploi que nous rencontrons au quotidien.
Cela pourrait aussi intéresser les organismes de placement. En effet, dans une évaluation de la 1ere phase de l’accompagnement individualisé, les conseillers du Forem soulevaient comme difficulté majeure le fait d’accompagner des demandeurs d’emploi dans un contexte où les perspectives d’emploi sont beaucoup trop faibles par rapport au nombre de demandeurs d’emploi activés.
Nous ajoutons que c’est sans compter l’absence de considération quant au caractère convenable de l’emploi soi‐disant disponible. Nous avons travaillé avec les demandeurs d’emploi sur la question de l’emploi convenable et nous avons 20 propositions concrètes pour plus d’emplois en quantité et en qualité.
Nos propositions sont basées sur des enquêtes, sur l’écoute respectueuse, sur des échanges avec les travailleurs sans emploi. Elles ne reposent pas sur des préjugés.
Un autre débat qui selon nous doit être objectivé est celui des pénuries. Une réflexion macroéconomique, assortie d’une meilleure prise en considération de la situation de chaque métier, aideront à apporter les bonnes réponses aux vrais problèmes. Par exemple : pourquoi tant d’infirmières quittent le métier après quelques années dans la profession ? Les solutions passent par les employeurs, les conditions de travail, les organismes de placement aussi. Dire que c’est un manque de motivation et de disponibilité, c’est faire du populisme et se tromper dans les constats et les solutions qui pourraient en découler.
Les problèmes de l’emploi et du chômage sont complexes. Il est donc de la responsabilité de l’ensemble des acteurs d’éviter les simplismes. Comme organisation syndicale, nous prônons plutôt la mise en place d’une concertation sociale qui permettra davantage de prendre cette problématique de manière globale et de réunir l’ensemble des acteurs autour d’une même table.
Par conséquent, nous tenons à vous faire savoir que nous ne voulons pas de vos emplois kleenex, Madame la Ministre.
Savez vous qu’une étude récente d’Eurostat vient de donner un « triple A » aux demandeurs d’emplois de Belgique ? Contrairement aux idées reçues, ils ne se trouvent pas derrière l’Allemagne, les Pays scandinaves, l’Angleterre. Ils arrivent en première position dans l’UE des 27 sur le critère « être actif sur le marché du travail ».
Nous osons penser que vos maladresses et vos erreurs de jugement sont le fait de l’enthousiasme inhérent à vos nouvelles prises de responsabilité.
Derrière le carton rouge que nous vous brandissons aujourd’hui, nous sommes prêts à vous faire partager humblement notre expérience de terrain, nos constats, nos propositions dans le cadre d’un contrat que nous pourrions construire et évaluer ensemble.

         Pedro Rodriguez
         Responsable National
         Des Travailleurs Sans Emploi de la CSC
*Nous serions intéressés de connaître la disposition réglementaire qui permet à une travailleuse de prendre un crédit‐ temps à temps plein pendant quinze ans comme vous affirmez aussi dans l’interview de la Libre Belgique. Cette réglementation et votre affirmation sont selon nous de la pure fantaisie qui ne colle pas vraiment à l’image et au rôle d’une ou d’un ministre.

26/01/2012

Le syndicalisme et les défis auxquels il est aujourd’hui confronté.

Le syndicalisme et les défis auxquels il est aujourd’hui confronté.

Une réaction d’Alain Van Praet
 

Le texte de la LCR est un texte important parce qu’il constitue une invitation à un débat stratégique sur le syndicalisme et les défis auxquels il est aujourd’hui confronté.

Il ne s’agit pas d’une discussion académique, car derrière les arguments que les uns et les autres pourront échanger sur ce blog, se cache une réalité, celle d’un mouvement syndical en difficulté et sur la défensive, désorienté par l’abandon de ses appuis politiques traditionnels, qui a perdu beaucoup de ses repères idéologiques et qui se retrouve orphelin d’une perspective « alternative » claire.

Confrontés à une offensive de grande ampleur orchestrée par les possédants et un personnel politique à leur service, les syndicats jouent leur avenir en tant qu’ « organisations crées par les salariés pour défendre leurs intérêts collectifs », des organisations suffisamment représentatives et fortes pour encore peser sur le cours de la lutte des classes. De nouveaux revers de grande ampleur dans les prochains mois pourraient sans conteste conduire à leur marginalisation, et affaiblir ainsi toutes celles et tous ceux qui subissent de plein fouet la crise du capitalisme.
Naturellement, tout ceci nécessiterait de longs développements, et la mobilisation pour la grève générale de ce lundi ne nous en donne pas le loisir. Je me contenterai d’énumérer, en style télégraphique, quelques pistes.

Comment redynamiser le syndicalisme, lui redonner des perspectives mobilisatrices, recréer un rapport de forces indispensable pour de nouveaux succès ?

  1. Se réapproprier (se remémorer + actualiser) les meilleures traditions du mouvement ouvrier en termes programmatiques et de combativité.
  2. Bousculer la « culture syndicale » aujourd’hui hégémonique. Renoncer à la « culture du renoncement », se débarrasser de la « culture de la résignation » face aux politiques rétro-libérales. Renouer avec une « culture de la contestation » (luttes) et de « l’affirmation » ( de ses valeurs et de ses revendications programmatiques, pour « changer le monde et changer la vie ») ;
  3. Abandonner le profil bas et le fatalisme actuels adoptés par les dirigeants syndicaux, au nom d’un réalisme bien irréaliste, un « réalisme qui gifle à la volée les réalistes » (pour reprendre le jolie formule du philosophe Daniel Bensaid), comme le démontrent les échecs et les reculs subis depuis 30 ans !
  4. Construire de meilleurs rapports de forces, ce qui passe par la mobilisation et la confrontation, dans l’unité la plus large des travailleurs. Il ne s’agit pas de « négocier chaque fois que c’est possible et de lutter quand c’est nécessaire », il s’agit de lutter chaque fois que c’est indispensable et de négocier une fois les conditions réunies pour imposer nos solutions de rechange !
  5. Modifier le mode de fonctionnement interne des syndicats. Pour un syndicalisme démocratique par « en –bas », favorisant un réel contrôle des organisations syndicales par leur membres, condition indispensable pour leur redonner confiance dans l’action collective, et pour restaurer ainsi la crédibilité et de l’efficacité syndicales.
  6. Préserver l’indépendance des organisations syndicales, par rapport aux différents pouvoirs, économique et politique.
  7. Renforcer le caractère internationaliste du mouvement syndical. La construction (libérale) de l’UE, la globalisation du mode de production et de consommation capitaliste, le caractère transnational de la « domination des dominants » mondialisent les enjeux et les combats. Les solidarités et les batailles communes par delà les frontières sont incontournables.
  8. Défendre un programme fort : la réduction généralisée du temps de travail pour relancer l’emploi (travailler moins, travailler tous) et ainsi garantir un job de qualité à chacune et à chacun ; un redéploiement des politiques fiscales pour éradiquer les inégalités ; aller chercher l’argent là où il se trouve pour aller là où il doit aller (refinancement des services publics, emploi, Sécurité sociale, …) ; remise en cause de la propriété capitaliste, notamment socialisation du secteur bancaire grand responsable de la situation actuelle ; dénonciation et annulation des dettes illégitimes ; etc.
  9. Résoudre la question du « relais politique » sans renoncer à l’autonomie du mouvement syndical.
Je reviendrai plus tard, de manière plus argumentée, sur ces considérations rapides.
 

Alain Van Praet

25/01/2012

C'est parti!

Depuis hier soir, la version papier de la lettre ouverte commence à circuler. Réunions et assemblées préparatoires à la grève du 30 janvier se multiplient et c'est l'occasion de débattre des questions abordées dans la lettre ouverte.
En une journée le blog a reçu plus de 500 visites, côté francophone et plus de 720, côté néerlandophone.
A vous aussi de vous exprimer!
la Lettre ouverte circule. Ici à l'AG de la FGTB Charleroi 25/01 .

19/01/2012

Des bons voeux...

"Peut-être, politiquement, sommes-nous à un bout du chemin : l’année prochaine, il y aura 25 ans que les socialistes sont revenus au pouvoir en Belgique. Si nous en sommes là aujourd’hui, ils ne peuvent nier leur responsabilité, et elle tient en un constat : la droite au pouvoir mène des politiques de droite, la gauche au pouvoir n’a pas mené des politiques de gauche et, aujourd’hui, joue carrément à droite. Il faudra s’en souvenir à l’instant démocratique, mais en attendant il faut faire un second constat. Seuls les travailleurs, seule la population peut maintenant changer la donne. En protestant, en descendant dans la rue. Nos armes sont la mise en cause, la dénonciation, la manifestation, la grève. Utilisons-les, et frappons déjà fort pour la première étape de 2012 : le grève générale du 30 janvier. Ils ne veulent pas nous respecter. Alors, nous allons leur faire peur."
Paru dans : De bons vœux, est-ce bien sérieux ? Edito de Nico Cue,
Secrétaire général de la MWB-FGTB - 18/01/2012

16/01/2012

La LCR adresse une "lettre ouverte aux syndicalistes"

L’avenir du syndicalisme se joue ici et maintenant
"Camarades,
Nous ne sommes qu’au début d’une régression sociale qui vise à liquider ce qui reste de nos acquis sociaux, déjà terriblement mis à mal depuis trente ans. Le gouvernement Di Rupo, comme d’autres gouvernements en Europe, veut non seulement casser les acquis sociaux, mais aussi casser la résistance du mouvement syndical en lui enlevant sa capacité de peser sur les décisions politiques. Si le gouvernement arrive à ses fins, les patrons dans les entreprises se sentiront encore plus forts dans leurs attaques contre les travailleur(euse)s et leurs délégué(e)s."
C'est le début de la lettre ouverte que nous avons envoyée largement aux syndicalistes. Nous ouvrons le débat et nous souhaitons vos commentaires, vos réactions...

La direction de la LCR, le 15 janvier 2012
(texte intégral de la lettre ici)

15/01/2012

... vers l'abîme

Action de la CGSP Admi aux voeux d'Elio Di Rupo à Mons le 15/01/2012







"Il est scandaleux de penser que les socialistes ont cédé. Penser cela, c’est créer une dégradation du climat au sein de la gauche. À force de dire des choses excessives, vous conduisez les citoyens vers l’abîme."
Elio Di Rupo à Mons le 15 janvier 2012

09/01/2012

Ils l'ont dit...

Tract de la CGSP Hainaut occidental aux voeux de Rudy Demotte le 8 janvier 2012
"Au pays des belles promesses, les travailleurs meurent de faim car le PS a sacrifié les travailleurs sur l’autel de l’accord gouvernemental !
En 2010, le PS nous avait promis :
-    Faire progresser la qualité de l’emploi (p 19  du programme électoral PS)
-    Assurer l’évolution des revenus de remplacement sur le long terme (p 40)
-    Donner des avantages aux séniors qui restent plus longtemps au travail (p44)
-    Renforcer les acquis historiques des pensionnes (p43).
-    Les services publics, une plus-value sociale (p90)
Aucune de ces belles promesses n’a été tenue. Elles ont été écrites sur le sable du programme PS de 2010, VITES ECRITES, VITES EFFACEES.
Pourtant, il y avait d’autres solutions mais pour les appliquer, il fallait être courageux  et être respectueux des valeurs de gauche."