24/05/2012

Liège - 15 juin - Débat

15 juin : Conférence-débat sur l’appel du 1er Mai de la FGTB de Charleroi



Pour une alternative politique, une nouvelle force politique anticapitaliste pour le monde du travail

Avec :
Daniel Piron, secrétaire régional de la FGTB de Charleroi-Sud Hainaut
et Nico Cué, secrétaire général des métallos FGTB Wallonie-Bruxelles

Cliquez pour obtenir le tract-affiche en PDF
Le premier mai 2012, au nom de la FGTB de Charleroi-Sud Hainaut, son secrétaire régional, Daniel Piron, a lancé un appel pour une alternative politique et la construction d’un rassemblement et d’une force politique à gauche du Parti socialiste et d’Ecolo.
Cet appel n’a pas cessé de susciter les réactions et le débat chez les militants syndicaux, mais aussi dans les instances syndicales.
C’est dans ce cadre qu’une conférence-débat sur le sens et les échos de cet appel du 1er Mai de la FGTB de Charleroi sera organisée.
Rendez-vous donc Vendredi 15 juin, 19h
à la FGTB de Liège, 9-11 Place St Paul (4ème étage)

Cette conférence est organisée à l’initiative de la Formation Léon Lesoil

17/05/2012

A gauche, le débat enfin ouvert ?


Le 1er mai 2012 fera date pour la gauche en Belgique. Dans des échos publiés la veille et dans son discours le 1er mai face aux militants rassemblés devant la FGTB carolo, le Secrétaire Régional, Daniel Piron, a exprimé avec force et clarté ce que des centaines de militants syndicaux ne cessent de se répéter depuis des années : le syndicalisme est orphelin, ses « relais politiques naturels » le Parti Socialiste et (dans une moindre mesure) Ecolo, ont achevé leur conversion au libéralisme économique et se contentent dès lors « d’accompagner » le capitalisme et de soigner ses crises à répétition avec de la poudre de perlimpinpin.
Ce que vivent chaque jour les travailleur(se)s et leurs déléguéEs, c’est l’extrême sauvagerie de ce système inhumain : restructurations, licenciements, durcissement des conditions de travail, exclusion, racisme et précarité à tous les étages, mise en concurrence des travailleurs, chômage massif, politiques d’austérité, attaques contre les conquêtes sociales, contre les services publics, etc.… ne sont que le résultat de la course au profit qui est le fondement même du système. Daniel Piron le proclame « Il nous faut, et je sais, chacun d’entre nous, chacun d’entre vous, convaincus, mettre ce système capitaliste aux oubliettes de l’histoire.  Ce système ne peut être réformé. Il doit disparaître. » 
C’est au nom de toutes les composantes de la FGTB de Charleroi (la 2ème régionale de la FGTB wallonne en nombre d’affiliés) qu’il ajoute : « Combien de temps allons-nous encore, Camarades, nous laisser tondre la laine sur le dos ? Quel est le déclic dont nous avons besoin pour que la peur change de camp ? »
Après avoir passé en revue  les dérobades, reculs (sinon trahisons) des sociaux-démocrates, estimant « qu’à force de composer, on se décompose, on se dilue.  Et pour l’instant, c’est la gauche qui se dilue dans la droite » le responsable de la FGTB a lancé un appel sans ambigüité : « Aujourd’hui, camarades du PS, la politique du moindre mal ne passe plus chez nos militants. La phrase magique « ce serait pire sans nous » fait offense à leur intelligence. (…) Ce que nous lançons comme appel, c’est un appel à rassembler à gauche du PS et d’ECOLO.  Il y a là des forces vives, actives, militantes et anticapitalistes porteuses d’espoir pour le monde du travail. Je sais que cela ne sera pas chose facile, mais si chacun peut faire un pas vers l’autre, PTB, LCR, PSL, PC, gauche chrétienne peut-être, gauche du PS et d’ECOLO s’il en reste, sûrement, nous pourrons certainement , nous l’appelons de toutes nos forces, renouer avec l’espoir pour le monde du travail. (…) Et ce, en toute indépendance syndicale s’entend. »
Un simple discours de 1er mai ? Non, car Daniel Piron précise immédiatement : « Mais se contenter de l’affirmer du haut de cette tribune ne suffit pas.  Faut-il encore nous en donner les moyens et le relais politique pour concrétiser notre objectif. »
Et d’insister sur la méthode : « Mais l’indépendance syndicale n’est pas synonyme d’apolitisme. Et chacun sait l’importance d’un relais politique. Nous n’agirons toutefois nullement dans la précipitation.  Loin de nous cette idée de construire cette force à gauche du PS et d’ECOLO dans les prochains jours ou prochaines semaines. Un travail en profondeur reste à mener d’abord avec nos militants même si nous sommes convaincus qu’ils partagent notre vision. C’est eux qui l’ont générée. Après les élections communales, sur base du programme de la FGTB, nous interpellerons les forces de gauche (…) et nous mesurerons à quel niveau elles partagent nos valeurs et nos objectifs. »
Chacun doit prendre ses responsabilités
Si ces déclarations ont été chaleureusement applaudies par les centaines de militant(e)s syndicaux(ales)  présent(e)s à Charleroi, il faut bien constater que cet appel n’a pas encore reçu l’accueil qu’il est en droit d’attendre au sein des différentes composantes de la gauche. Le PS minimise : « on est habitué à ces crises cycliques ».
Du côté de certains pontes syndicaux, coincés dans leurs vieilles habitudes aux accents « sous-régionalistes », on n’hésite pas à ressortir les vieilles rengaines sur le thème « l’important c’est de rassembler »... Critiquer le PS un matin et se « rassembler » avec lui dans l’Action Commune Socialiste le lendemain ? De faux arguments d’unité pour éviter de  répondre aux questions clés. « Le Soir » du vendredi 4 mai donnait le ton de ces pseudo-arguments et tirait déjà une conclusion provisoire « Retour au début : en définitive, il ne se passera peut-être pas grand-chose de neuf à la gauche de la gauche, même s’il se passe indéniablement quelque chose à Charleroi… »[1]

Peu d’échos aussi du côté des petites organisations de la gauche pourtant  si promptes à s’autoproclamer « incontournables ». A titre d’exemple, du côté du PTB, la page Facebook du parti à Charleroi est restée muette et le site national se limitait jusqu’au 4 mai à dire quelques mots, assez flous, sur la prise de position de la FGTB-Charleroi « (qui) nourri de grands doutes quant à la volonté du PS », escamotant la proposition pourtant adressée clairement au PTB dans le discours de Daniel Piron. D’une semaine à l’autre, la différence est troublante : les dirigeants du PTB qui avaient si bien courtisé Bernard Wesphael ont fait bien peu de cas de la proposition d’une organisation comptant plus de 100.000 affiliés… D’autres, trop occupés à la préparation des listes pour les élections communales, semblent  empressés de tourner cette page du 1er mai 2012 : n’est-il pas plus simple de se cantonner  à une intervention  propagandiste abstraite sur la nécessité de « construire un parti des travailleurs » que de mettre la main à la pâte ?

Au boulot !
Le discours de 1er mai de la FGTB Charleroi a un immense mérite : il ouvre, enfin, le débat à gauche autrement que par le petit bout de la lorgnette. Ce que propose la FGTB Charleroi est d’une autre nature que les habituels « cours sur l’unité » qui s’ouvrent avant chaque scrutin et se referment aussitôt après… A Charleroi, mais aussi dans les autres régions, ce n’est pas tous les jours que, des rangs syndicaux, monte une analyse et surtout des propositions pour sortir de l’impasse dans laquelle la social-démocratie a conduit les travailleurs. Je ne doute pas que des responsables syndicaux sincères  mettront de côté leurs particularismes et leurs (petites) divergences, pour enrichir ce débat crucial pour le mouvement ouvrier.  Si c’est le cas les « petits réflexes des petits appareils » apparaîtront pour ce qu’ils sont : anecdotiques…
Personnellement je pense que les militantEs (et les organisations, bien entendu) doivent sortir de leur torpeur et saisir cette main tendue par l’organisation syndicale. Dans le texte qu’il a publié, Freddy Bouchez a totalement raison d’écrire « Celles et ceux qui aujourd’hui, dans ou à l’extérieur du mouvement syndical, prennent des initiatives pour concrétiser cette recomposition à gauche sont à soutenir. Nous devons nous engager avec eux pour que ce nouveau parti anticapitaliste devienne réalité. »[2]
J’espère que dans d’autres régions, au sein des organisations syndicales, dans les milieux associatifs et chez tous les « indignés », des militants vont s’approprier ce chantier et se (re)mobiliser. Je pense à tous ceux qui en décembre 2011 ont râlé comme pas possible quand le PS les a ignorés en faisant passer en trombe les mesures sur les fins de carrière. Je pense aux militants que Rudy Demotte a traités « d’intempérants » et à ceux que Di Rupo a accusé de « conduire le peuple vers l’abîme » (lors de la présentation de leurs « bons » vœux…). Je pense aux travailleurs sans emploi et particulièrement aux jeunes qui vont se faire jeter par dizaines de milliers d’ici quelques mois. Je pense à tous ces militants qui ont contribué au succès de la grève du 30 janvier et aux actions du 29 février et qui savent que, comme en Grèce, en  Espagne et au Portugal, les politiques d’austérité drastique sont passées grâce aux « socialistes ». Qui savent que sans se dégager de cette impasse politique, le mouvement syndical est condamné à subir de lourdes attaques ou devenir, au mieux, un rouage du système.

Freddy Mathieu,
Ex Secrétaire Régional de la FGTB Mons-Borinage


[1] Le Soir 04/05/2012 « Le PS écorché sur son flan gauche » page 4
[2]  publié ici-même

02/05/2012

Construire une alternative à la gauche du P.S. et d’ECOLO. S'engager avec celles et ceux qui la proposent


  • Le texte ci-dessous est une position personnelle. Elle n’engage pas collectivement l’ASBL CEPRé dans laquelle je travaille, ni la FGTB/Centre, avec laquelle je collabore étroitement et dans laquelle je milite.
Freddy Bouchez
Coordinateur de l’ASBL CEPRé
Militant FGTB/Centre


Depuis longtemps, le Parti Socialiste n’est plus un parti de gauche. Les options qu’il défend et ce qu’il pratique tous les jours au pouvoir correspondent beaucoup plus aux conceptions d’un parti social libéral. En fait, le P.S. est convaincu que le seul système possible est l’économie de marché. Face à la main mise des marchés financiers, des intérêts privés sur la société et la pression de l’Union Européenne, il n’y aurait qu’une seule possibilité : « mettre des rustines ». Il comprend les syndicats, ceux et celles qui descendent dans la rue, mais il est convaincu que la seule politique possible est ce que l'on vit actuellement, c’est-à-dire des réformes libérales, tout en disant essayer de faire en sorte qu’elles fassent le moins mal possible. Malheureusement, depuis 20-30 ans, chaque réforme constitue autant de reculs sociaux et détruit notre système de sécurité sociale et nos services publics. Chacune de ces réformes a augmenté le nombre de gens qui vivent des situations de pauvreté et de précarité. Par rapport aux toutes dernières mesures du gouvernement papillon, on estime par exemple que 50000 personnes pourraient être exclues des allocations de chômage à l’horizon 2015. Il y a donc un problème de fond important, une incompatibilité irréconciliable entre les alternatives défendues par les syndicats, les mouvements sociaux et la politique menée par le PS.

Dernièrement, la FGTB wallonne a mené une action sur le thème « on a trouvé l’argent » En faisant payer les crises par ceux qui les ont provoquées, il y aurait moyen de financer des politiques sociales et économiques qui correspondent aux besoins de l’ensemble de la collectivité. Impôt plus progressif (en rétablissant des tranches qui feraient contribuer davantage les très gros revenus), lutte plus efficace contre la fraude fiscale, suppression des intérêts notionnels,... sont une partie des moyens avancés par la FGTB pour résoudre les problèmes. On aurait pu aussi combattre les crises financières en revendiquant la nationalisation du secteur bancaire. C’est une condition minimale si l’on souhaite un développement économique qui soit au service des besoins de l’ensemble de la collectivité et non plus au seul service des intérêts privés et de ceux des actionnaires. Que nous a répondu le P.S. ? Il a pris la tête d’un gouvernement qui démantèle les droits aux prépensions et aux pensions, aux allocations de chômage, qui continue à détruire les services publics et à précariser le marché de l’emploi.

Oui, Il faut bien le constater, nous n’avons plus de relais politique à gauche !

En fonction de ce constat d’un vide politique presque complet à gauche, il faudrait aussi que les syndicats réinterrogent leur stratégie d’action : jusqu’où mène-t-on les combats et avec quel degré d’indépendance par rapport « aux amis politiques »…  Certains événements, mouvements sociaux d’envergure qui ont eu lieu dans certaines parties du monde montrent qu’en étant déterminé, on peut obtenir des victoires importantes même si celles-ci sont partielles et ne changent pas complètement, loin de là, la face du monde.

Constatant le fait que le PS n’est plus un relais politique pour nos revendications, il faut  se poser la question de travailler à la reconstruction d’une alternative politique à gauche.  ECOLO n’est pas la solution et son dissident récent non plus. Reste les petits partis (PSL, PTB, LCR, PC,…) qui ne sont que des morceaux d’alternatives… Il y a également toutes celles et ceux qui dans les syndicats, les associations, le mouvement des indignés, se démènent pour faire entendre une voix différente en réoccupant le plus possible l’espace public pour s’exprimer. Je pense qu’il faudrait carrément se poser la question de la création d’un nouveau parti de gauche véritablement anticapitaliste. Cette idée doit venir de nous, de la base, de toutes celles et ceux qui, un peu partout, mettent en cause l’ensemble du système capitaliste. Comment faire, je n’en sais rien… De nombreuses tentatives ont déjà eu lieu mais sans succès probant… Les petits partis (PSL, PTB, LCR, PC,…), les associations de gauche, les militants combatifs des  syndicats devraient se rencontrer pour œuvrer dans ce sens là. En tout cas, pour qu’une grande partie de la population entre dans une contestation plus radicale du capitalisme, nous avons absolument besoin de ce nouveau relais politique. Celles et ceux qui aujourd’hui, dans ou à l’extérieur du mouvement syndical, prennent des initiatives pour concrétiser cette recomposition à gauche sont à soutenir. Nous devons nous engager avec eux pour que ce nouveau parti anticapitaliste devienne réalité.

Freddy Bouchez
Coordinateur de l’ASBL CEPRé
Militant FGTB/Centre.

01/05/2012

"L'appel de Premier Mai de la FGTB de Charleroi".


Enregistrement vidéo du discours de Premier Mai prononcé par Daniel Piron, secrétaire régional, au nom du comité permanent de la FGTB de Charleroi-Thuin

 

Communiqué de presse - 30 avril 2012
La LCR répond "présent" à l'appel de la FGTB de Charleroi
La LCR a pris connaissance avec intérêt des déclarations du Secrétaire régional de la FGTB de charleroi, Daniel Piron, appelant de ses voeux la formation d'une nouveau parti anticapitaliste à gauche du PS et d'Ecolo.
La LCR estime qu'une alternative politique est en effet nécessaire et urgente car la social-démocratie, partout en Europe, gère la crise en imposant l'austérité au monde du travail et à ses organisations.  
Dans une déclaration qui sera distribuée demain dans les cortèges du Premier Mai, la LCR souligne que la politique néolibérale des PS met en danger le syndicalisme et les acquis sociaux arrachés de haute lutte par les travailleurs et travailleuses. 
Face à ce danger, la LCR invite le mouvement syndical à élaborer son propre programme contre la crise et à le soumettre à toutes les forces qui se réclament du monde du travail. La LCR prendra ses reponsabilités. Si le mouvement syndical le décide, elle participera à la construction d'un parti aussi fidèle aux travailleurs et aux travailleuses que les partis au parlement sont fidèles au capital.  
La LCR fera le point sur cette question le 26 mai, dans le cadre de son "école anticapitaliste de printemps", au cours d'un débat auquel Daniel Piron participera aux côtés d'autres militant-e-s et responsables du mouvement syndical.  
Pour la Direction Nationale de la LCR
Céline Caudron
porte-parole