01/03/2012

Le Comité d'Action contre l'Austérité accueille le congrès du PS...


Dans le prolongement de la journée d’action syndicale européenne contre l’austérité, ce 29 février 2012, le Comité d’action contre l’austérité de l’ASBL CEPRé s’est rendu au congrès de la Fédération de Charleroi du Parti Socialiste qui se tenait à La Hestre pour y diffuser une lettre ouverte :

LETTRE OUVERTE AU PARTI SOCIALISTE
Nous sommes des militants regroupés au sein du Comité d’action contre l’austérité de l’ASBL CEPRé. Nous sommes des travailleurs, des chômeurs, des pensionnés, des militants de la FGTB et de mouvements associatifs.
Cela va bientôt faire trente ans que le PS nous dit : « sans nous, ce serait pire ». Lors des dernières élections, le PS a raflé la majorité des voix wallonnes en prédisant un bain de sang social si on ne votait pas pour lui…
-          Avoir co-décidé en 2004 un contrôle des chômeurs qui exclut régulièrement les personnes les plus fragilisées socialement, est-ce cela éviter le bain de sang social ?
-          Avoir contribué à des accords de coopération conduisant à une transmission systématique d’infos du FOREM vers l’ONEM avec pour conséquences une explosion des exclusions et des suspensions des allocations de chômage, est-ce cela éviter le bain de sang social ?
-          Prendre la tête d’un gouvernement qui impose la limitation dans le temps des allocations de chômage d’attente pouvant conduire en 2015 à l’exclusion de 50.000 personnes, est-ce cela éviter le bain de sang social ?
-          Prendre la tête d’un gouvernement qui impose une dégressivité des allocations de chômage conduisant à des plafonds de revenu en dessous des seuils de pauvreté, est-ce bien cela éviter le bain de sang social ?
-          Et que dire des mesures qui rendent plus difficile l’accès au crédit-temps et aux prépensions, qui allongent de deux ans à partir de 2016 l’accès à la pension anticipée.

Vous nous dites que toutes ces mesures sont inévitables si on veut sauvegarder notre modèle social. C’est faux ! Il convient de s’attaquer aux véritables causes du problème, pas à ceux qui en sont déjà les victimes. Il est quand même extraordinaire de constater que plus on démantèle la Sécurité Sociale, plus on prétend la sauvegarder ! En fait, d’année en année, de mesures en mesures, notre modèle social s’effondre augmentant considérablement la pauvreté et la précarité dans notre pays.
Les dettes sont illégitimes, ce ne sont pas des dépenses faites pour le bien être collectif, mais bien la conséquence du renflouement des banques privées. Les actionnaires avides de profit, la spéculation financière, sont à l’origine des crises. Il ne suffit pas de s’indigner verbalement des dérives de l’ultralibéralisme ou du capitalisme financier ; il est urgent de mettre en place une stratégie pour leur tenir tête en s’appuyant sur les mouvements de protestation de la population. Il est urgent de s’opposer fermement à des décisions prises dans les sphères financières et qui aboutissent à un appauvrissement croissant de l’ensemble des travailleurs avec ou sans emploi !
Des alternatives existent, notamment proposées par les organisations syndicales. Il est parfaitement absurde de faire payer aux travailleurs une crise dont ils ne sont en rien responsables. Au lieu d’accepter un traité européen nous contraignant à restreindre de plus en plus les investissements publics, nous estimons qu’un véritable parti de gauche devrait mener la bataille, aux côtés des travailleurs pour :
-          Refuser l’application du nouveau traité européen de stabilité qui grave dans le marbre la discipline budgétaire
-          Sauvegarder les droits sociaux et économiques fondamentaux et ne pas participer à leur démantèlement
-          Mettre un maximum de pression pour une répartition égalitaire des richesses permettant : des investissements susceptibles de créer des emplois de qualité pour tous et garantissant une vie décente à chacun.

Pour notre part, nous sommes déterminés à mener cette bataille. Nous attendons autre chose d’un parti qui continue à se proclamer de gauche que d’arrondir les angles d’un plan d’austérité libéral. Et vous ? Que ferez-vous pour démentir les doutes qui s’installent chez de nombreux militants ? Ferez-vous entendre votre voix pour que le Parti Socialiste fasse partie de la solution et ne soit pas considéré, au même titre que les partis de droite, comme faisant partie du problème ?
Cette lettre est éditée par le Comité d’action contre l’austérité de l’ASBL CEPRé

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