05/03/2012

Des délégations flamandes écrivent à Rudy De Leeuw et "aux camarades de la FGTB"...

  • Nous publions ci-dessous, une lettre ouverte lancée par des délégations de la FGTB en Flandre. C’est une initiative importante qui doit être diffusée plus largement et particulièrement du côté francophone.
Camarade Rudy, Camarades de la FGTB,
Nous n’irons pas par quatre chemins : nous en avons soupé de notre soi-disant relais politique. Le président du SPa qui se distancie des grèves et est fier de ne pas être syndiqué. Une ministre de l’emploi qui, du haut de la théorie, prend des mesures absurdes qui ne résisteront jamais à la pratique. Le ministre de l’économie qui verrait bien une adaptation de l’index. Ce n’est pas un relais politique, camarade Rudy, c’est une résistance politique.
Il faut tourner la page, c’en est assez du statu quo. En tant que FGTB nous avons assez de propositions pour le monde du travail, pour une société plus sociale, pour un autre monde.  Des propositions normales, grâce auxquelles les gens qui travaillent se porteront mieux, la pratique le montre tous les jours ! Ces propositions auraient pu aider des dizaines de milliers de gens ces dernières semaines, ces derniers mois.
Un petit aperçu :

En 2011, 67.169 Flamands ont frappé à la porte d’Eandis (ndlr. : distributeur de gaz et d’électricité en Flandre)  parce qu’ils ne pouvaient pas payer leurs factures d’électricité et de gaz. Nous avons déjà dans le passé payé notre TVA en amortissant les centrales nucléaires et nos prix sont, de même que le taux de cette TVA, plus élevés que dans les pays voisins. Qu’en est-il de notre position de consommateurs, pour ne pas parler toujours de notre position concurrentielle ?
· Diminuer la TVA de 21 à 6%!
· Prix maxima pour l’énergie!

En 2011, Fortis a fait 6 milliards d’Euros de profits nets, impose une austérité de 3% à son personnel, distribue 10.000 voitures que la population devra payer et distribue en plus de cela encore un dividende de 1,2 Euros par action. Toute honte bue !
· Il faut une banque publique où l’argent épargné est de l’argent t épargné !
· L’Etat ne peut être garant que pour l’épargne, pas pour les spéculations.
· Régulation du secteur financier!
· Qu’ils spéculent s’ils le veulent, mais, s’ils se cassent la figure, nous ne voulons pas continuer à essuyer les plâtres!

Nokia, Bekaert, Crown Cork. Des milliers de gens sans emploi ! Des entreprise qui font des profits mais licencient quand même du personnel, comment peut-on trouver ça normal ? Ce ne sont pas des cas exceptionnels : des milliards de chèques en blanc sont distribués à des entreprises qui n’offrent pas un seul emploi en contrepartie. Plus grave encore, ils emploient notre argent pour licencier des gens ! Des entrepreneurs ont fondé plus de 45.000 fausses entreprises pour ne pas devoir payer d’impôts. Le paysan De Clerck peut frauder 400 millions d’euros et l’Etat doit encore lui dire merci, nous lui devons 22.500 euros alors que c’est lui qui nous est redevable de  400 millions. Le monde à l’envers ! Le secrétaire d ’Etat progressiste à la lutte contre la fraude fiscale crie fièrement du haut de sa tour Saint Pierre à Ostende : 700 millions d’Euros, voilà ce qu’il va tenter de récupérer sur la fraude. 700 millions sur un total calculé de 40 milliards annuellement. Le filet qui devrait ramener un gros poisson ne ramène que des goujons. Celui qui dit qu’il n’y a pas d’argent est un menteur. La lutte contre la fraude fiscale, à elle seule, devrait rapporter 40 milliards !
· Plus de chèques en blanc aux entreprises, notre argent doit être investi dans des emplois, et de la recherche et du développement !
· Les entreprises qui font des bénéfices ne peuvent plus continuer à licencier dans le seul but de maximiser leurs profits!
· Une lutte sérieuse contre la fraude fiscale et sociale!

Les services publics ne sont plus des services au public, tout tourne pour l’argent et le profit. Un train sur sept est en retard, plus de soixante trains sont supprimés tous les jours. Quand les médias en parlent, cela devient une bonne nouvelle : six trains sur sept sont à l’heure.  Les gens qui sont quotidiennement les dupes de ces soixante trains supprimés, la télé ne les filme jamais ! On économise quatre milliards dans la sécurité sociale, on veut gagner de l’argent sur la santé des gens. On ne veut plus garantir que les frais des soins de santé de base, pour le reste nous devrons prendre des assurances. C’est ce qu’on lit aujourd’hui dans les médias ! Le riche aura ainsi droit à une meilleure santé. Ce n’est pas un progrès, c’est un recul camarade! Pour nous, c’est clair : les services publics ne peuvent servir qu’à rendre des services, et pour cela ce sont les services rendus qui doivent être au centre, et plus le profit. Les services publics et tout ce qui a trait à la Sécurité Sociale doivent donc être socialisés. Qu’il y ait des gens qui n’en ont jamais assez, nous en sommes bien conscients. Le privé peut donc rester libéralisé, mais il doit être soumis à une réglementation stricte. Il faut en finir avec les excès des bonus, des parachutes dorés et des traitements exubérants. Le sens des réalités, ce n’est pas seulement pour Monsieur Toulmonde, c’est pour chacune et chacun!
Rudy De Leeuw - Heysel - 22 déc.2012
Ce ne sont que quelques propositions, camarade Rudy. Des propositions qui n’ont pas d’écho chez notre résistance politique, mais qui ont de l’écho auprès de beaucoup de travailleurs ordinaires. Tu sais camarade : ceux qui sont les citrons des partis néolibéraux et de l’Europe asociale de Merkozy.
Nous sommes certains que beaucoup de travailleurs peuvent se retrouver dans ces propositions. Pour pouvoir les réaliser, il faut que ces propositions deviennent des objectifs de combat. Pour cela, nous avons besoin d’un vrai relais politique. Nous savons les partis de gauche et les groupes de pression comme le PTB, Rood !, PSL, LCR et Vonk sont favorables à ces propositions et qu’ils peuvent les défendre s’ils arrivent à surmonter leurs divergences. Nous sommes certains aussi que des gens dans le SPa et dans d’autres partis peuvent accepter ces propositions. De même que les milliers de militants qui se retrouvent sans domicile fixe au sein de la gauche.
C’est à la FGTB de rassembler tous ces gens de sorte que nous ayons de nouveau un vrai parti pour le monde du travail.  Il est temps que nous à la FGTB on laisse tomber les politiciens centristes du SPa s’ils ne veulent pas défendre nos valeurs et nos propositions et que nous tendions la main à ceux qui veulent s’embarquer dans un vrai projet social et politique de gauche !
Camarade Rudy, nous annonçons la couleur et nous le ferons aussi en direction du sommet du SPa, vers les partis de gauche ainsi que vers nos propres militants, et les autres. Nous diffuserons cet appel parmi eux de même que nous le diffuserons au sein de la FGTB,  en espérant que nombreux seront ceux qui se rangeront derrière cette requête.

    Salutations combatives,

    Le délégations syndicales :
SETCa /CENTRALE GENERALE  RAFFINERIE TOTAL ANVERS – FGTB CHIMIE BAYER ANVERS – TRAVAILLEURS D’AGFA GEVAERT – SETCa CENTRALE GENERALE BRC ANVERS – FGTB EVONIK ANVERS - DAF FGTB

3 commentaires:

  1. Bravo Camarades

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  2. QueSeVayanTodos6 mars 2012 à 23:14

    A fond pour le nouveau parti ! Un Front de Gauche pour le retour des vraies valeurs de gauche ! On ne peut décidément plus s'en remettre au socialisme libérale. Une radicalité de gauche pour répondre au néant du centrisme et à l'extrême-droitisation de la droite. Rendons du sens et un espace à la solidarité.

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    1. Personnellement, je pense que les syndicats doivent définir leurs priorités, leur "programme de classe", en toute indépendance et ensuite questionner les partis qui se disent prêts à défendre ces revendications. Parce que la "courroie de transmission" a trop souvent tourné dans le mauvais sens, les syndicats étant obligés de ne pas mettre en péril la stratégie du "Parti Frère". Ceci s'est vérifié dans les régimes staliniens comme avec la "social-démocratie".
      Quand au Front de Gauche, méfions nous de comparaisons trop faciles avec la France : le champ politique y est tellement différent, le poids et les traditions syndicales de même. Ce n'est pas l'étiquette qui compte mais le rapport entre luttes sur le terrain et lutte électorale, entre syndicat(s) et parti(s), entre "unité" et "radicalité"...

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