par Isabelle
Wanschoor, Secrétaire
principale CNE Hainaut
Rejoindre l’appel
de la FGTB Charleroi –Sud Hainaut et s’intégrer dans le processus de réflexion nous
est apparu non seulement sur le fond, comme une évidence chez nous à la CNE et
particulièrement à Charleroi et dans le Hainaut, mais nous avions également
la volonté de soutenir le courage des camarades d’avoir
osé jeter un fameux pavé dans la marre en déclarant haut et fort ce que beaucoup pensaient tout bas !
Notre participation
au groupe de préparation de ce meeting avec les petites et plus grandes forces
politiques à la gauche de la gauche était le reflet de notre intérêt pour la
démarche en exprimant clairement l’espoir de voir se mettre en place une réelle
alternative et de poser un acte collectif fort !
On peut se faire traiter d’idéalistes ou de naïfs… par ceux qui nous font remarquer que l’action commune socialiste reprend vigueur et que les piliers resserreront leurs rangs tôt ou tard, ça ne nous empêche pas sur le terrain de Charleroi de se faire confiance et de miser sur la loyauté de l’engagement pour un front commun des idées et la construction d’un contre-pouvoir sur le plan politique.
Nous ne pouvons pas
rester muets, aveugles et les bras ballants en autorisant les partis traditionnels au pouvoir à
continuer de prôner et d’appliquer des mesures qui visent à réduire les bases
essentielles de la solidarité : notre sécurité sociale et nos acquis
sociaux en se cachant derrière les excuses de la crise avec des termes pragmatiques qui sèment la
confusion pour qu’au final on ne comprenne plus rien à ce qui se passe tout en
se préservant et en renforçant silencieusement le pouvoir du capital et du profit.
Aujourd’hui même
les plus grands experts en économie (et pas seulement de gauche ) reconnaissent
qu’on fait fausse route avec tous ces plans d’austérité successifs, ceux-ci s’entendent
pour démontrer que toutes les mesures de
sauvetage du monde de la finance (mises en place par nos politiques et impulsées
par l’Europe) ne provoquent que l’effet
inverse, je cite Paul De Grauwe ancien professeur d’économie à la KUL dans le
soir d’hier : » les pays qui ont mis en œuvre l’austérité la plus
drastique connaissent la récession la plus profonde… »
Comment avoir
encore confiance en des partis qui s’entendent entre eux pour se justifier et
se couvrir et se coaliser mais qui ne peuvent cacher leur complicité dans les politiques
libérales permettant au capital de s’accroitre sans cesse et au travail de
n’être même plus un droit mais un bien en voie de disparition.
Ils ont été élus sur des idées et des
programmes mais ronronnent et se diluent
dans la droite à nos dépends !
A l’heure où le CDH
n’est clairement plus un interlocuteur valable pour le monde populaire, se
préparant même à voter le traité budgétaire européen en s’alliant sans scrupule
à la droite ; à l’heure où le PS, quant à lui, démontre, quoiqu’il en dise, qu’il démissionne
de ses valeurs d’origine et n’est plus la force politique qui représente les
travailleurs, ni sur le pouvoir d’achat ni même sur la réforme de l’état, où il
a déjà bien commencé à détricoter les affaires …sans parler de ses positions
et responsabilités sur la privatisation de certains services publics !
Ou bien à ceux qui
comme Écolo (malgré quelques sursauts de ses plus courageux) changent leurs
votes en fonction de leur participation ou non aux niveaux de pouvoir et qui semblent suivre ou privilégier des
alliances contre nature pour être dans la cour des grands à tout prix ;
notre devoir en
temps que syndicalistes est de rester un
contre pouvoir et de veiller à la cohérence entre les programmes, les paroles et les actes.
A la CNE, nous
pensons aussi non seulement qu’un autre modèle est possible mais qu’il est
indispensable et qu’il ne peut reposer que sur une rupture avec
la pensée néolibérale.
Nous nous réjouissons
que les camarades entrent à leur tour dans une réflexion vers une ouverture politique dans laquelle on est inscrits depuis
bien longtemps car c’est la seule garantie
de liberté de penser et d’agir que nous avons, celle de ne pas être soumis à un appareil politique.
Notre volonté est donc bien de rester indépendants des familles
politiques quelles qu’elles soient et l’idée n’est clairement pas de créer un
parti ni même de nous enfermer
dans des amitiés particulières mais bien de nous impliquer plus et mieux dans les enjeux politiques liés à nos revendications.
D’avoir des relais
fiables et cohérents avec lesquels on peut travailler et construire les intérêts
des travailleurs avec et sans emploi, ouvriers ou employés, ceux qui
sont et doivent rester les moteurs de notre action, ceux-là même qui font
tourner le monde à l’endroit…
Retrouver une ligne
politique décente, claire et compréhensible qui garantisse un bon statut social à tous.
Un contrat à temps
plein,
A durée
indéterminée
Avec un vrai
salaire juste, bien indexé
Avec une réelle protection
contre les restructurations et les
licenciements
Avec des bonnes
conditions de travail et des horaires corrects qui leurs permettent d’avoir une
vie de famille, une vie sociale et d’être en bonne santé !
D’avoir accès à des
biens et services de qualité, d’avoir un logement décent, des loisirs ainsi que
de permettre à nos jeunes de s’épanouir et de se projeter dans la vie et
d’avoir simplement le droit d’être heureux,
Défendre cela c’est
être conscients qu’il faut prendre des mesures fortes !
Pour protéger et
renforcer la sécurité sociale, les
services publics, l’emploi
Des décisions
s’imposent sur la fiscalité, l’Europe et la dette, la nationalisation de l’énergie , des banques et des grandes
entreprises.
… Cela signifie que nous rallions l’appel
et insistons pour :
-
que les petits ou moins petits
partis de gauche se rassemblent et unissent leurs forces pour prendre un rôle
important dans l’opposition, à la gauche
des partis traditionnels au pouvoir ;
-
donner un signal fort au PS et à Écolo
(voir au CDH), pour qu’ils entreprennent une remise en question fondamentale de leurs options et de
leurs pratiques politiques ,pour qu’ils se fixent une ligne claire,
compréhensible… et la respecte dans toutes les positions dans lesquelles ils
sont amenés à prendre des décisions et à tous leurs niveaux de pouvoir.
Enfin, face à la
violence de la société capitaliste qui tente de nous diviser à tout bout de
champs, notre volonté est vraiment de
renforcer les alliances et le front des travailleurs pour définir un socle
commun et défendre un projet social plus juste, plus humain, plus solidaire
« Pour
faire bouger une montagne on commence par déplacer les petits cailloux »
Aujourd’hui pourrait être le début de quelque chose d’important, qui
redonne du souffle, du sens et des perspectives… le projet est encore un peu
hybride mais il est ambitieux et doit se concrétiser,
Nous ouvrir
au monde culturel, associatif, académique etc... mais d’autres régions
doivent nous suivre !
Pour cela, il faut en parler, en faire
parler.
Aller plus loin et approfondir la réflexion
avec nos groupes de base dans nos réseaux respectifs, avec nos instances et
avec un maximum de militant-es.
Cette première rencontre permettra de préciser
tout ça.
En tout cas, il y a urgence, face à toutes
les mesures qui risquent encore de déstabiliser le monde du travail.
Négocier, conscientiser les travailleurs,
faire des grèves, des manifestations, c'est important et ça doit rester nos
moyens d’actions privilégiés mais ce n’est plus suffisant !
On sait que le système est puissant et que
ce n’est pas seulement au niveau de la région de Charleroi ou même de la
Belgique que les choses prendront une autre allure mais rester chacun dans son
coin et continuer à espérer dans le brouillard que d’autres le fassent à notre
place, ça s’appelle la fatalité et ça, à la CNE, ce n’est pas notre
genre !
« La
porte du changement s’ouvre d’abord de l’intérieur »
Bons débats !
Isabelle
Wanschoor
Secrétaire
principale CNE Hainaut
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